Propositions de randonnées • Chemins de randonnée glaronnais

Fronalp (GL), Unter Stafel
— Bärenboden
• GL
Au sommet du Schilt au-dessus de Glaris
Au-dessus des toits de Glaris s’élève une montagne sans prétention: le Schilt. Bien que son sommet ne soit pas des plus exigeants, il est l’une des montagnes les plus appréciées du canton: il offre en effet un panorama sur presque tous les sommets glaronnais et les transports publics permettent d’éviter de nombreux mètres de dénivelé des deux côtés.
Pour franchir le Schilt depuis l’auberge Naturfreundehaus Fronalp jusqu’à Äugsten/Bärenboden, il faut compter cinq heures; ce n’est donc pas une promenade. La montée et la descente, de respectivement 1070 et 650 mètres de dénivelé, sont exigeantes. Les personnes disposant d’assez de temps peuvent passer la nuit au départ ou à l’arrivée de la randonnée. Un paysage varié et différents types de terrain attendent les marcheuses et marcheurs.
On accède à Fronalp en taxi alpin depuis Näfels-Fronalp (réservation obligatoire). La montée démarre doucement avec un tronçon sur une route d’alpage et des pâturages. Après l’alpe Mittler Stafel, située dans une plaine alluviale, le paysage devient de plus en plus rude et sauvage. Sous le sommet Siwellen, le chemin traverse un impressionnant champ de karst érodé aux arêtes acérées avant d’atteindre le Schilt. Dans la descente, après 1 bon kilomètre, il passe par le col de Rotärd, qui doit son nom au schiste rouge vif. Sur le versant sud du Schilt, des chamois peuvent souvent être aperçus.
A l’alpe Begligen, l’itinéraire bifurque en direction du circuit de la Holzflue, à travers la forêt d’Äugstenwald. Le chemin se met alors soudainement à serpenter dans un labyrinthe de trous, de bosses et de rochers. Dans la descente du sentier didactique, l’itinéraire traverse à nouveau un paysage karstique et passe devant une forêt argentée et ses centaines de troncs d’arbres scintillants, avant d’arriver à la station supérieure du téléphérique menant à Ennenda.

Näfels-Mollis
— Mühlehorn
• GL
Parcours printanier au-dessus du lac de Walenstadt
Les impressions et paysages évocateurs en nombre, le tracé varié du chemin et les panoramas font de la randonnée de Näfels à Mühlehorn une expérience unique.
Peu de temps après avoir quitté les villages voisins de Näfels et de Mollis, la vue sur le pays de Glaris s’ouvre déjà après une brève montée. Le canal d’Escher s’étend en lignes géométriques sur le fond plat de la vallée, derrière lequel l’imposant massif du Glärnisch, recouvert de neige et de glace, se détache des pentes boisées de la cuvette.
Le sentier est plutôt étroit mais bien praticable, souvent bordé de plantes et d’arbres. Les randonneuses et randonneurs peuvent apprécier les pavages et les murs de pierres sèches de ce chemin historique qui traverse des forêts et des prairies. Ici et là, la vaste plaine de la Linth se dévoile.
Et que viennent faire ici les Romains? On les retrouve par exemple sur le site des vestiges d’un avant-poste romain à Filzbach. On devine pourquoi ce lieu avait été choisi. Le tronçon de chemin suivant offre en effet une vue à couper le souffle sur le lac de Walenstadt et les Churfirsten, un magnifique panorama sur l’ensemble de la région.
La courte descente vers le paisible village de Mühlehorn, au bord du lac de Walenstadt, complète cette plaisante randonnée.

Habergschwänd
• GL
Hiver magique en haut du lac de Walenstadt
La randonnée en raquettes démarre par une montée en télésiège de Filzbach à Habergschwänd, point de départ du circuit. L’histoire de Filzbach remonte à l’époque de l’empereur Auguste. Autrefois site d’une tour de guet, la localité au-dessus du lac de Walenstadt vit aujourd’hui principalement du tourisme. Du restaurant de montagne Habergschwänd, on passe par le Zuezboden et devant le chalet du Skiclub Hausen, avant d’arriver à l’impressionnante paroi rocheuse du Sunnespitz. On croise alors deux ruisseaux, puis tourne en angle droit vers la gauche, juste après le panneau indiquant Habergschwänd. Des skieurs de randonnée sont aussi passés par là, leurs traces serpentant sur les pentes. Sur le Nüenchamm, d’imposantes stalactites de glace pendent des arbres enneigés. Arrivé au col d’Ober Nüen, on est émerveillé par la vue sur l’Obersee gelé, le Rautispitz et, entre les arbres, le Fronalpstock. On perd ensuite quelques mètres d’altitude lors d’une brève descente dans une forêt enneigée. La vue, déjà belle, se transforme en un panorama de montagnes majestueux à l’arrivée dans la clairière au sol rocheux. Après avoir laissé Sattelboden derrière soi, on entame la deuxième petite montée jusqu’au Chrampfegg. À une altitude constante, on traverse des forêts plus ou moins denses jusqu’au chalet d’alpage Mittlist Nüen, où commence le dernier tronçon de la randonnée. Sur la gauche, on aperçoit occasionnellement le lac de Walenstadt, tout en bas. Le télésiège est enfin en vue après une descente plus raide. Le sentier, déjà emprunté à l’aller, revient à la station supérieure Habergschwänd.

Glarus
• GL
Paisible randonnée dans le canton de Glaris
De la gare de Glaris, on traverse le Volksgarten où jaillit un jet d’eau avant de suivre la route jusqu’aux dernières maisons de la ville. Là, le chemin pédestre tourne à droite vers l’ouest. De Leimen, l’itinéraire mène à Mitlödi, à travers une belle campagne et le long de forêts. Schwändi est signalé plus loin. Au croisement suivant, on suit la magnifique variante, par Fadenwald, qui passe dans la forêt, franchit le lit d’un ruisseau et emprunte des chemins ruraux jusqu’à Schwändi. Dans ce joli village situé un peu plus haut, il est possible de se restaurer et d’admirer une vue dégagée sur l’amont et l’aval. On repart ici dans le sens opposé. Après Mitlödi, on franchit la Linth pour retourner à Glaris en suivant l’itinéraire 55 de «La Suisse à pied», la Via Suworow.
Soudain, le chemin devient plus étroit et un avancement semble bloquer le passage. Auparavant, le sentier longeait la Linth et contournait cette tête rocheuse. Des crues l’ont endommagé plusieurs fois. Une nouvelle passerelle a été bâtie le long de la paroi, suffisamment haut pour que la Linth, même déchaînée, ne puisse l’atteindre. De la passerelle, on regarde l’eau écumante et les sommets couverts de glace.

Gumen
— Glattalp
• GL
De Braunwald à Glattalp
La Corporation de l’Oberallmeind de Schwyz (OAK) est l’une des plus anciennes assemblées de Suisse. Ses origines remontent à l’an 1114 et ses terres s’étendent sur 24 000 hectares, un quart du canton. L’OAK détient des forêts, des alpages, des routes, des sites protégés, des immeubles et des centrales énergétiques, dont le sort est entre les mains des bourgeois de la corporation qui se réunissent lors de l’assemblée de l’Oberallmeind à Ibach.
Lors d’une randonnée dans le canton de Schwyz, il n’est donc pas impossible de pénétrer sur les terres de l’OAK. L’alpage Charetalp, situé entre Braunwald (GL) et Glattalp (SZ), en fait partie. Ici estivent quelque 1000 moutons et une poignée de chèvres. L’alpage voisin, Erigsmatt, accueille aussi un tel troupeau. Il faut une bonne heure pour traverser le long pâturage durant la randonnée qui relie la station supérieure de Gumen, au-dessus de Braunwald, à Glattalp. Les 250 mètres de dénivelé entre Gumen et Bützi sont plus rudes qu’ils n’y paraissent. La suite sur l’immense lapiaz est tout aussi éprouvante. Un pied sûr et un bon sens de l’orientation sont de mise pour traverser ce terrain inégal. Difficile d’aller vite, mais cela laisse du temps pour admirer l’écrin de montagnes que forment le Bös Fulen, le Höch Turm et le Pfannenstock. La traversée des prairies peuplées de moutons entre Erigsmatt et Charetalp n’en est que plus appréciée. A la fin du pâturage, une visite du chalet d’alpage s’impose. A Charetalp, la famille Betschart produit un délicieux fromage de brebis et de chèvre. Une source d’énergie bienvenue, car pour terminer le tour, il faut encore traverser la crête Glattalpfirst par le col Grossbodenkreuz, un point de vue exceptionnel sur le sauvage Glattalp.

Berghotel Obersee
• GL
Un sommet bien mérité
La vallée de l’Oberseetal et son lac idyllique n’ont pas besoin de publicité: le week-end, par beau temps, il y a tant de trafic que la petite route doit être fermée. C’est plus tranquille en semaine et la journée est encore plus détendue si l’on prend le bus sur appel depuis la gare de Näfels. L’Obersee vaut à lui seul le détour, surtout au petit matin, lorsque ses eaux reflètent le Brünnelistock. Pourquoi ne pas arriver la veille?
Le Rautispitz est idéal pour les personnes qui ne craignent pas les 1300 mètres de dénivelé. Tel un nid d’aigle, il domine Netstal et offre un panorama sur la plaine et de nombreux sommets, comme l’imposant Glärnisch et le Vrenelisgärtli.
Le chemin de randonnée de montagne, balisé en blanc-rouge-blanc, longe le lac puis grimpe sur un sentier alpin raide dans les bois avant d’arriver à Grapplialp. Peu après la forêt, il bifurque à gauche et mène à une paroi rocheuse sécurisée par une chaîne, via Geisschappel, jusqu’au versant nord du Gumen. Les abruptes falaises calcaires et la pinède clairsemée rappellent la Méditerranée. Avec un peu de chance, il est possible d’apercevoir des chamois. Après quatre heures de montée éreintante, on atteint le sommet du Rautispitz (2283 m), dont le panorama récompense les randonneurs. La descente se fait par le versant sud, via Rautifurggel (point 2168). Si l’on n’a pas le vertige, on peut continuer pendant 30 minutes jusqu’au Wiggis (blanc-bleu-blanc), puis descendre les 1800 mètres de dénivelé qui rejoignent directement Netstal. Il est toutefois plus agréable de continuer jusqu’à Rautialp, puis vers l’Obersee, qui marque la fin d’une merveilleuse journée de randonnée.

Weissenberge
• GL
Calme hivernal et glisse pour la fin
Les Weissenberge, ou «montagnes blanches», ont un nom prometteur. Randonner au beau milieu de ces sommets, apprécier le calme loin du quotidien et du stress, éprouver la force de la nature sans foule sur les pistes et alentour est un véritable baume pour l’âme. Depuis Matt, le téléphérique amène les amateurs de soleil jusqu’aux Weissenberge. Les marcheurs qui, après l’effort, souhaitent redescendre en luge feront bien d’en emporter une avec eux. Le chemin de randonnée hivernale, aménagé et facile, fait le tour du village en proposant un panorama sur la vallée de Sernftal et les montagnes environnantes parmi lesquelles se distinguent le Fanenstock, le Foostock et le Charenstock. Bien dégagé, l’itinéraire permet de marcher en plein soleil. On peut prendre des forces dès le début au restaurant Zum Weissenberg ou à l’auberge Edelwyss. Le chemin monte très légèrement et passe devant des maisons de vacances et des étables glaronnaises. Après avoir franchi la dernière, on entre dans le royaume de la nature. On traverse des groupes d’arbres clairsemés, qui prodiguent un peu d’ombre par endroits, et des prés enneigés, le regard toujours rivé sur les sommets. L’aire de grillade couverte près de Mühlemad, où l’on peut aussi s’asseoir, permet de se reposer en admirant la vue grandiose. Lentement, les randonneurs continuent à progresser dans ce paysage idyllique jusqu’à ce qu’une pente douce indique que l’on revient au village. Si l’on a fait le plein de sérénité, on enfourchera sa luge pour franchir les trois kilomètres qui mènent au bas de la vallée par la gorge de Chrauchbachschlucht en passant devant le restaurant Zum Weissenberg.

Elm
— Vorsiez
• GL
Du Sernftal (GL) au Weisstannental (SG)
En quittant le village d’Elm, blotti au fond de la vallée du Sernftal, le randonneur n’oubliera pas d’admirer les belles demeures en bois groupées autour de son église. Classées monuments historiques, leur construction remonte jusqu’à la fin du XVIe siècle. Pas moins de 1246 mètres de dénivelé séparent la localité du col de Foo (Foopass), situé à la frontière des cantons de Glaris et Saint-Gall, et point culminant de la randonnée. Plusieurs ponts de bois jalonnent cette montée confortable où pâturages verdoyants et forêts d’érables et de sapins se disputent l’espace. A l’est, l’imposante paroi rocheuse formée notamment par les Piz Segnas et Piz Sardona laisse s’échapper quelques cascades vertigineuses. Cette zone remarquable appartient au haut lieu tectonique de Sardona, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO en 2008. Des couches de roche anciennes sont venues y recouvrir des couches plus jeunes, témoignant de la formation des Alpes et de la tectonique des plaques. Largement méconnu, le Foopass est pourtant emprunté depuis au moins 3200 ans. D’importantes découvertes archéologiques, en effet, ont attesté de la présence d’habitants dès l’âge du bronze. Commence alors la belle et longue descente vers Vorsiez, d’abord en pente douce, comme pour mieux permettre les coups d’œil sur le panorama environnant. Puis la vallée isolée du Weisstannental, où s’écoule le torrent parfois grondant de la Seez, se rétrécit et devient plus abrupte. Les plus chanceux auront l’occasion d’observer chamois, bouquetins, marmottes ou même aigles royaux, qui ont tous élu domicile dans la région.

Grotzenbühl
• GL
Dans le bois enchanté sous l’Ortstock (GL)
Les sapins sont recouverts d’un épais manteau blanc. Chevreuils, renards et écureuils ont laissé des traces dans la neige. Seul le sifflement occasionnel d’un oiseau rompt le silence. La forêt située au pied de l’Ortstock est le royaume du nain Bartli, la mascotte de Braunwald. Ici, en cette journée d’hiver ensoleillée mais glaciale, la magie semble soudain bien réelle. La randonnée qui traverse cette belle forêt enneigée commence à la station supérieure de Grotzenbühl. Un chemin de randonnée hivernale bien aménagé et balisé mène jusqu’à la piste de ski et l’emprunte quelque temps dans la montée vers Gumen. Il quitte ensuite la piste puis, loin des remontées mécaniques et des skieurs, traverse un charmant paysage vallonné que seuls quelques skieurs de randonnée sillonnent en hiver. À mi-chemin, on peut faire un crochet par le restaurant Ortstockhaus et s’y reposer en admirant la vue. On s’attaque ensuite à la dernière montée bien raide jusqu’à Gumen. Là-haut, on a le choix: si l’on est fatigué, on peut redescendre en télécabine-télésiège «combi» dans la vallée. Sinon, on peut continuer sur le chemin de randonnée hivernale, à travers une galerie panoramique qui offre une vue magnifique sur les Alpes glaronnaises, et rejoindre la station supérieure de Seeblengrat. De là, un télésiège redescend dans la vallée. Alternativement, on peut suivre le troisième tronçon du chemin de randonnée hivernale: sur la crête du Chnügrat, le chemin traverse alors une autre forêt enneigée jusqu’à atteindre Grotzenbühl.

Empächli
• GL
En route vers le Chüebodenseeli près d’Elm
Cette randonnée de montagne à destination du lac de Chüebodenseeli est un superbe itinéraire avec une vue imprenable sur le panorama alpin. Le Chevauchement principal de Glaris, le Martinsloch et les sommets enneigés valent l’effort de la raide montée depuis Empächli. En revanche, cette région est très accueillante pour les enfants, qui trouveront certainement leur bonheur sur l’une des places de jeux autour du restaurant, sur la rampe de lavage pour trouver de l’or ou sur le chemin thématique consacré au géant Sardona. Cet itinéraire ne convient toutefois pas aux tout-petits. Après avoir parcouru une partie du sentier thématique à travers la forêt et après avoir mangé à l'un des trois coins grillade, les randonneurs attaquent l’ascension. Comme le sentier est si bien aménagé, la pente semble moins raide qu’elle ne l’est réellement. Peu avant d’arriver au Chüebodenseeli, le massif imposant des Tschingelhörner invite à faire une pause photo. Un dernier effort, et on y est! À droite s’étend le paisible Chüebodenseeli, encerclé par les dents pointues du Mürligrat. Il fait bon s’attarder ici. Hormis quelques exercices militaires, rien ne vient perturber le silence qui y règne. Le lac de montagne est habité par d’innombrables petits poissons et offre de nombreux emplacements pour pique-niquer. En revanche, il n’existe plus d’aire de grillades, il faudra donc se contenter d’un repas froid. Après cette pause dûment méritée, l’itinéraire se poursuit jusqu’au Gelb Chopf, qui se trouve 30 mètres plus haut, au point culminant de la randonnée. Pour la descente, les marcheurs empruntent la piste de ski, bien aménagée, puis un sentier plus large jusqu’à Empächli, où ils pourront se restaurer dans divers restaurants. Ceux qui ont encore de l’énergie peuvent prendre à droite à Oberempächli, longer le Rietmatt jusqu’au Hengstboden, avant de revenir vers Empächli.

Klöntal, Plätz
— Rhodannenberg
• GL
Sous l'eau glaciale
On raconte deux histoires sur la glace dans le Klöntal, l’une révolue et l’autre actuelle et sucrée. La première commence durant l’hiver 1862, lorsque Gabriel Leuziger eut l’idée de découper des blocs de glace à la scie dans le lac gelé. Il les amena à Netstal et les conserva. On se moqua de lui jusqu’à ce que l’on réalise les bonnes affaires que l’on pouvait en tirer. Dix ans plus tard, des centaines de travailleurs étaient à l’œuvre sur le lac, armés de pioches, de scies, de cordes et de crochets, chargeant des quantités de glace sur des charrettes tirées par des chevaux. Les brasseries, les hôtels, les hôpitaux et même les bateaux à vapeur navigant sur les mers réclamaient de la glace. De nos jours, au printemps, lorsque le niveau de l’eau du lac de Klöntal est bas, on aperçoit encore les murs d’anciennes cabanes près d’Unter Herberig. C’est ici qu’était conservée la glace avant d’être livrée en été. Les affaires fleurirent jusque dans les années 1950 et l’invention du réfrigérateur. Cette histoire a inspiré André van Sprundel. Chaque été depuis plus de 25 ans, l’hôtelier de Rhodannenberg traverse le lac à bord de son Ice Dream Express et approvisionne randonneurs et baigneurs en glaces. On voit venir son petit bateau coloré de loin, et tous attendent l’appel du «Glacemaa», l’homme aux glaces. Celui-ci n’a d’ailleurs pas beaucoup de temps pour faire sa tournée, car les glaces fondent vite. Le petit bateau est une agréable récompense au terme d’une randonnée familiale le long du lac de Klöntal, qui commence derrière le Restaurant Im Plätz, à l’extrémité ouest du lac. Une fois sur le chemin balisé, il est quasi impossible de se perdre. La randonnée plane reste majoritairement dans la forêt ombragée, passant des lieux de baignade, une cascade et le Bärentritt, qui renfermerait dans ses profondeurs le trésor de guerre du général russe Souvorov depuis 1799.

Vorder Richisau
— Studen
• GL
Le mystérieux trésor du Sihlseeli SZ
Lors d’une nuit glaciale de Vendredi saint, un garçon de la région de l’Ybrig monta au petit lac de Sihlseeli. Il avait entendu dire qu’il contenait un trésor inestimable que l’écho du Lauiberg pouvait délivrer. Son cri résonna contre les rochers et la neige. Chose étrange, le lac n’était pas gelé. Soudain, un nuage de brume surgit hors d’une faille de la paroi rocheuse en vis-à-vis. Il se transforma bientôt en une silhouette féerique au visage entouré de boucles blondes. A cette vision, le jeune homme poussa un profond soupir. La forme brumeuse disparut en ne laissant qu’une trace d’empreintes dorées à la surface de l’eau… Connaissez-vous, bien au-dessus du lac de barrage du Sihlsee, le petit lac Sihlseeli, considéré comme le berceau de la rivière homonyme? Et savez-vous que le Lauiberg renvoie un écho très net, qui résonne trois fois, voire quatre au cours de certaines nuits? Bien sûr, l’accès à ce lieu complètement retiré se mérite. La montée depuis la Schwelaui, dans le Klöntal, ne se fait pas sans mal, mais permet de découvrir une région de montagne largement intacte, loin des sentiers fréquentés, et d’apprécier la vue superbe sur les sommets de Glaris et de Schwyz. Là-haut, les montagnes semblent tellement vivantes que l’on n’est pas surpris qu’elles portent des noms qui sonnent aussi bien. Une autre montée un peu ardue mène à l’Alp Hinterofen, au cœur d’un paysage karstique préservé (rester attentifs aux balisages du chemin). Ceux qui font paître ici leurs troupeaux doivent tutoyer des êtres étranges. Pour redescendre à Studen, il reste maintenant 800 mètres de dénivellation à franchir, en plusieurs étapes et à travers des paysages variés, en ayant souvent le grand Sihlsee sous les yeux. Qui aimerait s’enfoncer ici dans une profonde couche de neige, la nuit de Vendredi saint?